mercredi 17 septembre 2008

UNE PAGE SE TOURNE...


Chers amis, Chers lecteurs,

Après mûre réflexion, nous avons décidé de suspendre l’activité de la Gauche Alternative du Pays de Meaux.

Nous sommes en effet nés des suites du « non » victorieux au référendum de 2005. Militants politiques, syndicaux, associatifs, ou citoyens, nous partageons la volonté de faire du neuf. Il existe dans ce pays un large espace et une audience pour la gauche antilibérale. Pour une gauche qui ne renonce pas, qui soit capable de réinventer, par-delà les clivages du passé, un nouveau programme, de nouvelles manières de militer. Qui puisse porter l’idée toujours neuve d’un monde plus juste.

Nous avons tenté de concrétiser cet espoir par des candidatures unitaires aux présidentielles et aux législatives. Ce fût un échec, avec pour résultat cinq ans de sarkozysme. La logique des intérêts partisans, le manque de temps et de clarté sur les objectifs sont sans doute quelques-unes des raisons de cet échec.

Pourtant, nous ne renonçons pas. Il faudra, un jour ou l’autre, que cette union se fasse. Et le plus tôt possible. C’est dans cet état d’esprit que nous avons accueilli la proposition faite par la LCR de créer un nouveau parti anticapitaliste (NPA). Avec scepticisme d’abord, car nous n’oublions pas la responsabilité que porte cette organisation dans l’échec des candidatures unitaires. Avec intérêt ensuite, lorsque nous avons vu le dynamisme créé par cette initiative, l’affluence aux réunions, l’envie de militer de nos concitoyens. Avec enthousiasme enfin, lorsque nous sommes allés à la première coordination nationale des collectifs du nouveau parti, fin juin. Non seulement nous avons pu constater l’affluence de délégués représentant près de 10000 personnes, mais en plus que la LCR jouait le jeu en acceptant d’être largement minoritaire dans l’instance de coordination nationale.

Nous avons toujours considéré la Gauche Alternative comme une forme transitoire. Sans aucune vocation à devenir « un parti de plus » dans le champ d’une gauche radicale déjà émiettée. Force nous est de constater que le NPA est aujourd’hui la seule proposition politique clairement nouvelle et ouverte. Tandis que les collectifs unitaires s’épuisent à survivre sans perspectives, en voici une qui nous est offerte, cartes sur tables, dynamique.

C’est pourquoi nous décidons de jouer le jeu et d’intégrer collectivement le comité de Meaux pour le nouveau parti. Prenant acte de l’ouverture du processus, nous décidons de l’accompagner jusqu’à la fondation du nouveau parti, au début de l’an prochain. Nous ferons alors un bilan de notre participation, et notamment de la prise en compte de nos options antilibérales et unitaires.

Car nous ne renoncerons jamais, ni localement, ni nationalement, à trouver une ou des formes, pour que la gauche de transformation sociale redevienne majoritaire dans ce pays. Il semblerait, en cette période de fin des universités d’été, que les choses commencent à bouger dans les têtes… Tant mieux !

En tout cas, dès septembre, nous chercherons de nouveaux moyens d’agir en commun avec tous ceux et toutes celles qui ne se résignent pas… Et les combats ne manqueront pas.


Vous pourrez nous retrouver et continuer de dialoguer avec nous sur le blog mis en place par le comité Npa du Pays de Meaux,


http://npa-meaux.blogspot.com/

jeudi 19 juin 2008

En Seine et Marne la grogne prend aussi

Le mécontentement social s'étend aussi en Seine et Marne dans le secteur privé.

Début juin, ce sont les salariés du groupe Kuehne + Nagel qui se mettent en grève. Ce groupe est transporteur de produits frais et de bazar, notamment à destination des magasins Carrefour. Les salariés de 17 des 51 entrepôts français (1500 personnes sur 6000 salariés) bloquent les sites pour obtenir 4% d'augmentation salariale et un intéressement aux bénéfices de l'entreprise. En Seine et Marne, ce sont les sites de Lieusaint, Dammartin-en-Goële, Châtres et Savigny-le-Temple qui sont bloqués.

A Meaux, ce sont les salariés de Brake France (située dans la zone artisanale) qui se mettent en grève le 10 juin. Brake France est aussi une entreprise de livraison, principalement à destination des restaurateurs et de collectivités locales. Les salariés demandent une amélioration des conditions de travail, ainsi qu'une hausse de salaire de 100 euros pour tous, 150 euros pour les travailleurs de nuit.

Ces deux cas, comme de nombreuses grèves partout en France montrent l'échec total du "président du pouvoir d'achat". Ce pouvoir d'achat, avec une forte inflation sans hausses de salaires, est bien à l'ordre du jour. Mais manifestement pas à celui du gouvernement.

Pour permettre à chacun de vivre décemment, de se nourrir, se déplacer, se distraire en toute tranquilité, la Gauche Alternative se solidarise bien évidemment avec ces mouvements, et souligne l'urgence d'une hausse des salaires et des minimas sociaux. Pas de Smic à moins de 1500 nets tout de suite, c'est possible, c'est faisable et c'est nécessaire.

mercredi 18 juin 2008

La blague de la semaine...

Vous connaissez le cablo-opérateur Numéricable (ex-Noos, ex-UPC, etc...). Peut-être étiez-vous plaignants lors de l'audience qui s'est tenue à Meaux le 26 Mai. Audience durant laquelle le parquet a requis 180000 euros d'amende contre cette société.

Numéricable est un symbole de la libéralisation à la hache du secteur des télécommunications.

Fusions à la chaîne, délocalisations des fichiers clients en Hollande entraînant des doublons de facturations, personnel technique réduit à sa portion congrue incapable d'assurer les services proposés... Bilan : des dizaines de milliers de clients privés des mois durant de téléphone, de télévision, d'internet, ou soumis à des facturations relevant du fantastique.

Or, l'enjeu futur du secteur des télécommunications réside dans le passage à la fibre optique. Celle-ci permettra à terme de pouvoir recevoir des dizaines de chaînes de télévisions, de pouvoir télécharger un film en trois minutes...

On aurait pu croire que le gouvernement tirerait leçon des errements passés.

Erreurs d'une fausse concurrence ou des opérateurs se sont entendus sur le prix des communications mobiles pendant une décennie (France Télécom, Bouygues et SFR ont été condamnés à une manede record deplusieurs centaines de milliers d'euros).

Erreurs d'une libéralisation artificielle où l'Arcep (successeur de l'Autorité de Régulation des Télécommunications) interdisait à France Télécom de dépasser 50 % de part du marché pour laisser les concurrents exister. Ce qui laissait au consommateur le choix entre un service France Télécom correct mais cher pour ne pas être trop attractif, ou un service alternatif (Alice, Neuf...) plus abordable mais plus aléatoire...

Que va t-il se passer ?

L'installation de la fibre optique coûte extrêmement cher (1200 par personne). On peut donc déjà craindre que les acteurs du secteur qui fusionnent à tout-va (il reste en gros Free, Neuf et France Télécom) soient tentés de se partager un marché au détriment du consommateur pour "éponger" les investissements.

Le gouvernement vient d'en rajouter une couche par un petit amendement à la Loi de Modernisation de l'Economie, le 9 juin. Cet amendement qui a fait l'objet d'un étrange consensus PS/UMP autorise Numéricable à installer la fibre dans tous les immeubles déjà câblés. Soit 10 millions de foyers. Sans avoir à demander l'accord des co-propriétaires (dont beaucoup aimeraient bien s'en débarrasser).

Comment peut-on accorder un tel monopole de fait à une société au passé déjà si chargé ? Comment peut-on accepter de faire de nouveau jouer au consommateur le rôle de vache à lait ?

Plus que jamais, un grand service public de la communication, accessible à tous, garantie de l'intérêt général, dans un domaine aussi vital que celui-ci, constitue la seule garantie d'un service de qualité pour le consommateur et le citoyen.

Le coup de gueule de la semaine...

... C'est le NON irlandais, bien sûr ! Non pas qu'on ne soit pas contents, bien au contraire, que le seul peuple européen consulté par référendum sur la question ait soigneusement renvoyé aux dirigeants européens le bras d'honneur qu'ils avaient fait aux citoyens (en France le 4 Février, cf notre blog) en refusant de les consulter.




Simplement on constate que les élites européennes ont tellement pris l'habitude de bafouer les décisions démocratiques qu'à peine le vote acquis, elles envisagent de simplement faire... revoter les Irlandais. Elles n'ont même pas pris la peine de jouer le catastrophisme dont on nous avait abreuvé en 2005. Comme si le vote était d'ores et déjà nul et non avenu... L'"incident irlandais", dit Sarko...

Pourquoi ? En plus des habituels arguments (manque d'information des populations, de "pédagogie", réflexes chauvins, conservateurs) qui masquent à peine un mépris profond pour l'expression démocratique lorsqu'elle ne va pas dans le sens des décisions des classes dirigeantes, cette fois, on en a trouvé un nouveau.

Hé oui ! Est-ce possible qu'un peuple qui représente 1 % de la population européenne et qui s'est "goinfré sur le dos de l'Europe" (Sarko de nouveau) puisse s'opposer ainsi à la construction européenne ? En langage clair, quand on demande à quelqu'un de voter en fonction de l'argent qu'il a reçu, ça s'appelle du clientélisme. Belle conception de la démocratie...

Pour finir, offrons quand même la palme du journalisme à l'éditorial de Pierre Rousselin (Figaro du 14 juin). On ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques extraits :

[...] en Irlande, comme en France et sans doute ailleurs, il suffit de présenter un texte au suffrage des électeurs pour que l'addition des mécontents, aux motivations disparates et contradictoires, dépasse le nombre de ceux assez motivés pour aller voter en faveur d'un texte déjà approuvé par leurs élus.

Heureusement, l'Irlande est le seul pays dont la Constitution l'oblige à soumettre tout traité au vote populaire…[...] Un nouveau texte, avec des amendements mineurs répondant aux inquiétudes irlandaises, peut être soumis à un second vote en Irlande. [...] Il n'y a pas d'autre solution. Renégocier le traité de Lisbonne est hors de question.[...]

Manifestement, certains n'ont rien appris depuis 2005...

Le dessin de la semaine


Source : Le Canard Enchainé

mardi 3 juin 2008

Le coup de gueule de la semaine...


Le référendum sur le Traité de Lisbonne, remplaçant du défunt Traité Constitutionnel Européen aura lieu en Irlande aura lieu le 12 juin.


On savait déjà les manoeuvres mises en place pour forcer la main au peuple irlandais : Livre blanc français sur la défense classé secret défense pour ne pas effaroucher des Irlandais attachés à leur neutralité, matraquage et plan gouvernemental irlandais pour faire passer le "oui" révélés par le Daily Mail britannique, doutes entretenus jusque récemment sur la date même du référendum...

Or, le 13 février 2008, au Parlement européen, le député européen Francis Wurtz et d’autres députés européens de la Gauche Unitaire Européenne déposent un amendement.

Cet amendement demande que le Parlement européen « s’engage à respecter le résultat du référendum irlandais » sur le traité de Lisbonne le 12 juin.

Le 21 février 2008, les députés européens votent pour adopter ou rejeter cet amendement.
Que croyez-vous qu’il arriva ?

Seulement 129 députés européens ont voté POUR cet amendement. 12 députés européens de nationalité française ont sauvé l’honneur. En revanche, 499 députés européens ont voté CONTRE cet amendement dont 46 députés européens de nationalité française. Y compris des Verts et des Socialistes tenants du NON...

A quoi devait servir le TCE en 2005 ? Ah oui... "élargir les champs de compétence du Parlement Européen". Heureusement...

L'EPR empire



Il n'y a pas que chez nos voisins que le nucléaire pose problème... Après les retards en cascade du chantier EPR (réacteur de nouvelle génération) en Finlande, c’est au tour de celui de Flamanville d’être arrêté depuis le 21 mai, suite aux « anomalies » relevées, dans la construction, par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).


L'EPR est dangereux en lui-même car trop puissant et produisant des déchets encore plus nocifs que les réacteurs précédents. Il l'est aussi par la recherche frénétique de profits. Celle-ci conduit à la mise en place d’une incontrôlable cascade de sous-traitants, d’une pression sans cesse augmentée sur les salariés, d’économies sur les matériaux, à tel point que le béton n’a pas la qualité requise et que les armatures métalliques sont déficientes.

Ici ce sont en effet les travaux de terrassement, le ferraillage et le béton qui ont été confiés par EDF au groupe Bouygues. Et ce sont des fissures à la suite de la coulée d'un bloc de béton composant la plate forme de l'îlot nucléaire de l'EPR qui ont provoquées la suspension du chantier. Mais rassurons nous : Thomas Houdré, chef de la division de Caen de l'ASN a estimé que "techniquement, ces anomalies ne posent pas de problème en matière de sûreté, mais elles illustrent toutefois un manque de rigueur au niveau du chantier qui est inacceptable" (source AFP). On respire...