Simplement on constate que les élites européennes ont tellement pris l'habitude de bafouer les décisions démocratiques qu'à peine le vote acquis, elles envisagent de simplement faire... revoter les Irlandais. Elles n'ont même pas pris la peine de jouer le catastrophisme dont on nous avait abreuvé en 2005. Comme si le vote était d'ores et déjà nul et non avenu... L'"incident irlandais", dit Sarko...
Pourquoi ? En plus des habituels arguments (manque d'information des populations, de "pédagogie", réflexes chauvins, conservateurs) qui masquent à peine un mépris profond pour l'expression démocratique lorsqu'elle ne va pas dans le sens des décisions des classes dirigeantes, cette fois, on en a trouvé un nouveau.
Hé oui ! Est-ce possible qu'un peuple qui représente 1 % de la population européenne et qui s'est "goinfré sur le dos de l'Europe" (Sarko de nouveau) puisse s'opposer ainsi à la construction européenne ? En langage clair, quand on demande à quelqu'un de voter en fonction de l'argent qu'il a reçu, ça s'appelle du clientélisme. Belle conception de la démocratie...
Pour finir, offrons quand même la palme du journalisme à l'éditorial de Pierre Rousselin (Figaro du 14 juin). On ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques extraits :
[...] en Irlande, comme en France et sans doute ailleurs, il suffit de présenter un texte au suffrage des électeurs pour que l'addition des mécontents, aux motivations disparates et contradictoires, dépasse le nombre de ceux assez motivés pour aller voter en faveur d'un texte déjà approuvé par leurs élus.
Heureusement, l'Irlande est le seul pays dont la Constitution l'oblige à soumettre tout traité au vote populaire…[...] Un nouveau texte, avec des amendements mineurs répondant aux inquiétudes irlandaises, peut être soumis à un second vote en Irlande. [...] Il n'y a pas d'autre solution. Renégocier le traité de Lisbonne est hors de question.[...]
Manifestement, certains n'ont rien appris depuis 2005...
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